Je suis un fanatique des microbrasseries. En fait j'en ai un peu marre de les appeler ainsi, étant donné que la "brasserie" nommée réfère selon moi beaucoup plus à la brasserie artisanale qu'à Molson ou Labatt. On n'entend pas parler de "microboulangerie" mais plutôt de "boulangerie industrielle"... entouca.)
Il existe depuis longtemps plusieurs brasseries de grande qualité à Québec (La Barberie, Archibald, L'Inox, pour ne nommer que celles que je connais), mais quand nous avons su que La Korrigane allait ouvrir, j'ai tout de suite eu un intérêt étant donné la proximité de chez mon amie ainsi que le fait que l'endroit a des racines baieriveraines.
Si ce blog prétendait au départ traiter exclusivement du service à la clientèle, j'ai le goût de m'étendre un peu à divers aspects du marketing, pour l'endroit dont il est question aujourd'hui mais peut-être pour l'avenir aussi. Le service est une dimension du marketing, elles sont toutes interreliées, alors il est difficile de l'isoler. Et le cas de la Korrigane est "globalement" intéressant.
Premièrement, l'endroit a mis des mois et des mois à ouvrir. Si on parlait au départ d'une ouverture à la fin de 2009, puis au printemps 2010, puis en juin, je crois que le commerce a fini par ouvrir seulement en août (peut-être fût-ce aussi fin juillet, je ne suis pas certain).
J'ai "pu" visiter l'endroit à trois reprises. Non, deux. Quoique si je rapporte "l'expérience", je peux considérer qu'il y a eu trois visites... ah, vous allez comprendre.
Je me suis buté à une porte close lors de la seconde fois, voilà. Un lundi soir, j'avoue. Mais en été, tout de même. Bas de la ville. Cirque du soleil. Moulin à images. Rue Dorchester. Fermé le lundi. Je ne l'ai pas encore comprise, celle-là. Je peux comprendre une certaine mentalité boulangeresque et artisanale-tistique, mais il s'agit d'un commerce de "restauration". Et si ça peut être plus tranquille certains jours, j'ai de la difficulté à processer le fait que dans le centre-ville de Québec un bar soit fermé le lundi, pendant l'été.
Lors de notre première visite, 2 seules bières sur la variété "normalement offerte" sont disponibles: l'extra-blonde et la noire. Manifestement, ils ont manqué de bière. Pas de quoi avoir honte, ça ne serait pas le premier endroit du genre à. Il me semble que la Microbrasserie du Lac-St-Jean a vécu la même chose lors de leur premier été.
Pas de quoi avoir honte si on peut régler le problème rapidement. Mais hier soir, plusieurs semaines après l'ouverture, il semble qu'on n'ait pas réglé ce "beau problème". Hier soir encore, que deux bières disponibles, sur une possibilité de plusieurs.
C'est là que nous avons commencé à décrocher, un peu. Si on peut concevoir que le succès du débit soit tellement retentissant que la brasseuse puisse avoir de la misère à fournir, le piton panique devrait se peser plus vite, et une plus grande quantité de bières invitées sont à prévoir, rapidement, histoire de ne pas laisser de "robinet de fût" inutilisé... Car pour l'instant, il me semble qu'on perd des revenus.
Je dois avouer que les deux fois où j'ai réussi à entrer, le service reçu fut excellent. Non seulement le service était accompli avec le sourire, mais avec la petite pointe de complicité qui caractérise les endroits où on a le goût de retourner.
Autre petit point agaçant, toutefois... on est conscients (parce qu'ils le disent) qu'ils ne sont pas prêts à faire la cuisine, mais lorsqu'on demande "t'as tu des pinottes, des chips, kekchose?", on se fait répondre "y a un dépanneur au coin de la rue".
Les formations du MAPAQ sont-elles à ce point obligatoires qu'on ne peut même pas servir un plat de chips? Ou est-ce que le salé donnant soif, on a peur de manquer de bière encore plus?
Bref, un autre point à travailler.
En conclusion, on se retrouve à un endroit agréable et souriant, mais une belle coquille vide, au sens propre du terme.
Comme si on avait de bonnes idées artisanale, mais noyées dans l'amateurisme de l'exécution commerciale.